Vous pouvez aussi regarder ou écouter le Replay du webinaire sur le Slovak Water Tour ou lire le premier compte rendu (blog) de ce séjour.
La deuxième partie de ce reportage fait suite au "Slovak Water Tour" - un voyage d'étude et de réseautage initié par Hydrologie régénérative Belgique qui a rassemblé des acteurs slovaques, français, allemands et belges autour de la thématique de l’hydrologie régénérative.
Pendant une petite semaine une quinzaine d'experts se sont réunis pour des visites de terrains et des conférences techniques.
Pour ceux que ça intéresse vous pouvez également aller voir notre prochaine formation en hydrologie régénérative
Une forêt résiliente
Cette forêt de 4000ha dans la région de Trencin en Slovaquie est un trésor de bonnes pratiques.
Anciennement une mine d’or exploitée au siècle dernier, elle est jalonnée de bosses et de fosses qui témoignent de l’activité passée du site (mine d'or). Sur de grandes zones, le sol a été excavé et évacué dans les vallées sur des hauteurs allant jusqu’à 5m
Au fil des ans, les arbres ont recolonisé les espaces. Et pendant les dernières décennies, en particulier depuis les années 2000, les forestiers ont patiemment élagué certaines branches supérieures afin de laisser passer plus de lumière pour les jeunes arbres en dessous. Cette technique (qui n'est pas nouvelle) a permis de mieux étoffer le sous bois et augmenter la densité des massifs forestiers.
Si cela paraît évident, le plus spectaculaire semble le fait que les nouveaux arbres ont déjà créé une forme d’adaptation aux changements climatiques. À savoir : des périodes de sécheresse combinées a des périodes de pluies intensives et continues, des températures battant tous les records et une variabilité entre tout ça très extrême et imprévisible.
Ces arbres ont donc nettement plus de chances de résister aux aléas et de reprendre le cours de la forêt tandis que leurs aînés pourraient souffrir plus durement, voire décliner.
Ainsi cette forêt slovaque est déjà prête à absorber les défis du futur.
Mais ce n’est pas tout.
Par une gestion délicate et fine des anciens trous de mines, en augmentant certaines dépressions par ci par là, en les connectant entre elles, en créant des zones tampons, des dérivations du surplus, des réservoirs inondables, les forestiers ont garantit à leur écosystème une ressources en tempérance et en humidité fortement améliorée.
Le résultat est double : une bien meilleure qualité de l’air et de l’humidité ambiante, ce qui est bénéfique aux végétaux directement par l’environnement plus tempéré dans lequel ils évoluent, et deuxièmement cette gestion permet de réduire les ruissellements en cas d’événements pluvieux important de l’ordre de 10% du total des précipitations. On dirait que ce n’est pas beaucoup mais en fait c’est énorme et cela permet de maintenir les populations et les infrastructures hors des inondations en aval.
DONC : pour faire de la bonne hydrologie régénérative, on favorise les sols et aussi les forêts !
C’est un ensemble cohérent qui se tient de lui même et non pas des techniques appliquées à la carte.
Un autre site est décrit en dessous de cette galerie de photos.
Une maquette de démonstration exemplaire
Cette maquette est la plus démonstrative que j’ai pu voir.
Tout est dit.
D’un côté il y a un système dégradé pauvre avec peu de pratiques de rétention et d’infiltration. Il faut le dire, relativement similaire à ce que nous voyons généralement installé un peu partout. Avec un labour parallèle à la déclivité, des surfaces peu poreuses ni riches, des forêts à faible profondeur d’enracinement etc.
De l’autre côté, les premiers éléments rencontrés par la précipitation simulée sont des petits barrages, des feuillus, des zones d’absorption, puis une prairie à forte capacité d’infiltration, et enfin une culture réalisée sur les courbes de niveaux, donc perpendiculaires à la pente.
Les différences sont énormes et ne laissent aucun doute quant à l’efficacité de ces pratiques combinées.
Exactement ce que nous faisons avec Agrilandscape. Car il ne s’agit pas non plus d’extraire et d’appliquer ces techniques hors d’un contexte de design global (comme nombre d’organismes donc certains formés chez nous le font). Il faut tout intégrer et contextualiser.
Il est important de noter que les sous sols ont été reproduits à l’identique (couche primaire filtrante et secondaire étanche - comme une roche mère bien dure), et que l’on constate une résurgence nettement plus différée, longue et lente dans le cas de figure de la bonne pratique que chez sa voisine.
Comments